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Place Assise Non Numérotée
6 juin 2007

La Maison du Berger I (extraits) - A Eva

Si ton coeur, gémissant du poids de notre vie,
Se traîne et se débat, comme un aigle blessé,
Portant comme le mien, sur son aile asservie,
Tout un monde fatal, écrasant et glacé ;
S'il ne bat qu'en saignant par sa plaie immortelle,
S'il ne voit plus l'amour, son étoile fidèle,
Eclairer pour lui seul l'horizon effacé ;

 

Si ton âme enchaînée, ainsi que l'est mon âme,
Lasse de son boulet et de son pain amer,
Sur sa galère en deuil laisse tomber la rame,
Penche sa tête pâle et pleure sur la mer,
Et, cherchant dans les flots une route inconnue,
Y voit, en frissonnant, sur son épaule nue
La lettre sociale écrite avec le fer ;

 

Si ton corps frémissant des passions secrètes
S'indigne des regards, timide et palpitant ;
S'il cherche à sa beauté de profondes retraites
Pour mieux la dérober au profane insultant ;
Si ta lèvre se sèche au poison des mensonges,
Si ton beau front rougit de passer dans les songes
D'un impur inconnu qui te voit et t'entend,

 

Pars courageusement, laisse toutes les villes ;
Ne ternis plus tes pieds aux poudres du chemin
Du haut de nos pensers vois les cités serviles
Comme les rocs fatals de l'esclavage humain.
Les grands bois et les champs sont de vastes asiles,
Libres comme la mer autour des sombres îles.
Marche à travers les champs une fleur à la main.


Alfred de Vigny (lire la suite ici)

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Commentaires
F
Les romantiques, les parnassiens, quelle éloquence, quel étalage en couche épaisse de superfétatoire. Je veux dire dans le bon sens. Le plaisir d'exprimer jusqu'au bout le sentiment, de l'explorer par le langage.<br /> J'aime !<br /> :-)
J
http://www.grapheine.com/bombaytv/index.php?module=see&lang=fr&code=16218ea18a509007ca701edbabfc74fc
F
Je ne vous trouve pas "vieille rochon" du tout, et votre commentaire me fait même drôlement plaisir !<br /> Cet acharnement à laisser des commentaires désagréables - et encore, je suis gentille - me dépasse complètement (si ça vous dit, vous pouvez aller faire un tour sur Plume de Presse : le blog est très très bien, et vous pourrez lire quelques uns des commentaires que OLA y laisse régulièrement...).<br /> Bises à vous !
P
Bien sûr, je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais ça n'est pas la première fois que je tombe, ici, là, ou ailleurs (je suis on ne peut plus précise) sur des commentateurs qui arguent "censurez-moi, votre vrai visage apparaît" (et évidement c'est un vrai visage tout plein de mochitude, on s'en doute). Alors, je me pose une question : quel intérêt à poster des commentaires chez quelqu'un pour lui dire qu'on ne l'apprécie pas ? Si c'est pour prévenir les autres lecteurs, merci, ils sont grands. Alors quel besoin ? Il y a des tas de gens que je n'aime pas. Je ne brûle pas de l'envie de leur faire savoir à tout prix. Si l'on n'est pas content de lire un blog, et bien on ne le lit plus et basta. Comme dit Cowboy (un blogeur label rouge élevé au grain), il y a toujours la petite croix rouge en haut à droite de l'écran, OLA, et donc une possibilité de mettre le Ola (olé). Mais je le répète, je me mêle de ce qui ne me regarde pas.<br /> En tout cas, je considère qu'un blog est comme une petite maison. Le proprio a le droit de virer les invités quand il veut, il est chez lui (enfin, je trouve, je fais vieille ronchon, là ? Tant pis). <br /> Kiki
O
Oui, ne me "publiez" pas, la façon dont vous répondez révèle à tous vos lecteurs votre véritable nature.
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