Fête du Travail
On a passé l'après-midi à piétiner en famille, boulevard Voltaire. Pour une manif un peu morose, comme si chacun ruminait secrètement son angoisse à l'approche du deuxième tour qui promet d'être tendu, en repensant à ce 1er mai, il y a cinq ans, où on était un million dans la rue. Tous ensemble, tous ensemble, pour se donner du courage. Un million à hurler notre honte et notre rage de voir le leader du Front National parvenir au second tour d'une élection présidentielle. Un million à défiler pour avoir un bon souvenir auquel se raccrocher quand l'heure viendrait de glisser un bulletin Chirac dans l'urne.
Mais aujourd'hui, c'était différent. Et tellement tristounet, qu'à un moment, on s'est demandé si on n'aurait pas mieux fait d'aller au stade Charletty. Au moins, on aurait vu les Têtes Raides, Cali et Bénabar, que Fils Cadet adore presque autant que Thomas Fersen... Mais, à bien y réfléchir, c'est très bien comme ça. On a vu Arlette chanter L'Internationale, le poing levé, comme chaque année, et on ira voter Royal sans état d'âme dimanche prochain ! Et comme toujours, le post de Selfmade ("Elle peut gagner !") m'a gonflée d'espoir, ce que ne serait sans doute pas parvenue à faire Ségolène si l'on avait assisté à son "dernier meeting parisien"...