3615 Groupe-femmes sans cosmétique
Pfff... Ça fait deux heures que j'écoute des vieilles chansons de Jean-Jacques Goldman (ça a bien fait rigoler Fils Aîné et Fils
Sandwich d'apprendre que j'embrassais l'un des dix-sept posters de JJG
qui tapissaient ma chambre, chaque soir avant de m'endormir, quand
j'étais ado...) sur Deezer. C'est un signe qui ne trompe pas : j'ai le
moral en berne.
Ça m'est tombé dessus comme ça, alors que je mordillais mon bic en me creusant la tête pour remplir le questionnaire beauté de Céleste. Pouf ! un cafard gros comme ça ! Il est pourtant marrant, ce questionnaire, quand ce sont des blogueurs qui y répondent.
Le hic, c'est que je ne suis pas un blogueur. Donc, le fait de ne pas mettre de fond de teint, de ne pas avoir de crème de jour, de n'être ni fidèle ni même adepte d'une quelconque marque de produits, de n'avoir aucune marque fétiche de maquillage, aucun produit must (au fait, qu'est-ce que ça peut bien être, un "produit must" ?!?), ben ça me renvoie simplement à ce que je ne suis pas, à une féminité qui n'est pas la mienne (puisqu'il paraît que je suis féminine, quand même), ou plutôt à ma culpabilité de ne pas être conforme à un certain idéal de la féminité. Cela dit, je me sens de moins en moins coupable, hein. Parce que, quand même, faut pas déconner. Bref. Coup de vieux oblige, je mets de plus en plus souvent du mascara avant d'affronter le monde extérieur. Mais à part ça...
Je lis très peu de magazines. La publicité me gonfle. Occasionnellement, je mets le nez dans Politis, Marianne ou Alternatives Economiques. Mais jamais dans un magazine dit féminin, même pas dans la salle d'attente du dentiste.
Bon, temps que j'y pense, je vais aller au bout du machin. "Tu pars sur une île déserte ; qu'est-ce que tu emportes ? (3 produits max., sans crème solaire ni rasoir)" : c'est pas pour copier, mais j'emporterais les mêmes trucs que Dame Céleste, c'est-à-dire un appareil photo, un stylo et du papier. What Else ? La femme que j'admire pour sa beauté (vais prendre ça dans le sens de charme, auquel je suis beaucoup plus sensible qu'à la beauté-qui-ne-se-bouffe-pas-en-salade) : ma pote et voisine K., qui a quelque treize années de plus que moi, mais trois fois moins de rides (elle a le bon goût de ne pas fumer, elle !). La femme dont j'envie le look ? Y en a pas : je suis bourrée de défauts, mais je n'ai jamais envié personne, et si ça devait m'arriver (il ne faut jamais jurer de rien !), ce ne serait certainement pas pour son look ! J'ajoute que je ne me damnerais pour rien, ni pour personne. La damnation, le péché, l'expiation, tout ça, ça n'existe pas sur ma planète.
En guise de conclusion, je suis censée expliquer ce que signifie pour moi la féminité. Vaste programme... Je commence seulement à en avoir une vague idée, en fait. Céleste a répondu que c'est une arnaque. Je suis d'accord : une arnaque qu'on accroche à la cheville des petites filles dès l'enfance, comme un boulet, plus ou moins lourd selon les pays et les époques, dont on met un temps plus ou moins long à se débarrasser.
Un dernier mot : révolution.
(Sans oublier l'adresse de mon blog fashion/beauté préféré : Le Cochon Dingue, bien sûr !)