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30 septembre 2007

La République du mépris, de Pierre Tévanian (éditions La Découverte)

2707152811_lib_ficheOn a tous des critères très personnels pour choisir un bouquin. Irène Delse en a d'ailleurs fait un billet, le mois dernier.

Pour ma part, je serais bien incapable d'établir une liste de mes critères de choix. Ca dépend des jours, de mon humeur, de mon moral... Par contre, je suis certaine d'une chose : les personnes qui me donnent envie de lire un bouquin sont des personnes avec lesquelles j'ai une affinité, ou un sentiment d'affinité, politique, morale ou intellectuelle (dans le sens où l'on peut parfaitement ne pas partager les mêmes opinions et raisonner à peu près de la même manière).

Bref.

La République du mépris, c'est un billet de Sébastien Fontenelle, auteur du blog Vive le Feu, qui m'a donné envie de le lire. Tévanian, ça me disait quelque chose. Je rattachais vaguement ce nom à la Librairie du Monde Libertaire. Et ça, même quand ce n'est qu'une vague impression, ça me donne confiance.

En lisant la quatrième de couverture, j'ai compris pourquoi ce nom ne m'était pas inconnu. Il y a cinq ans, juste après les élections présidentielles, j'avais lu le Dictionnaire de la lepénisation des esprits (L'esprit Frappeur), écrit par Sylvie Tissot et Pierre Tévanian, et préfacé par Maryse Souchard (elle-même auteure de Le Pen les mots, Analyse d'un discours d'extrême-droite, édité à La Découverte en 1998).

La quatrième de couverture


"Féminisme, laïcité, devoir de mémoire, liberté d'expression, droit au blasphème et à la critique des religions... De ces principes incontestables, la classe politique française, le microcosme intellectuel et les grands médias font aujourd'hui un usage particulièrement retors.

    Au travers de "débats" mal posés - l'"insécurité", les "tournantes en banlieue", le "problème du voile islamique", la "repentance coloniale", l'"impossibilité de critiquer l'islam" -, ils contruisent un même ennemi, ou un même bouc émissaire : le jeune issu de l'immigration postcoloniale et de culture musulmane. Car c'est bien lui qui finalement se retrouve toujours accusé de menacer la sécurité des biens et des personnes, la condition des femmes, la laïcité de l'école, la fierté nationale et "notre tradition libertaire".

    Pierre Tévanian montre en somme, citations à l'appui, que le féminisme, la laïcité, la mémoire et la liberté d'expression sont devenus, dans un nombre croissant de discours politiques et médiatiques, les métaphores d'un racisme qui ne dit pas son nom. Il montre qu'au sein même de la République se construit peu à peu une véritable culture du mépris."

J'ignore l'effet que peut produire ce livre sur quelqu'un qui ne serait pas déjà convaincu de la pertinence du propos. Ils sont si nombreux, les gens qui ne s'inquiètent pas de la dérive fascisante de notre pays. Plus nombreux encore, ceux qui commencent leur phrase par "Je ne suis pas raciste, mais"...

Pour moi, La République du mépris m'a fait exactement le même effet que LQR, la propagande du quotien, d'Eric Hazan (Raisons d'agir, 6 euros) : l'auteur pose des mots sur des idées que je n'avais qu'éprouvées, sans savoir les nommer, ni par conséquent les expliquer, et encore moins les démontrer. Alors, évidemment, ce n'est pas une lecture rassurante, à proprement parler. Mais il est important de comprendre du mieux possible ce contre quoi l'on se bat, si l'on veut se battre efficacement.

Ce livre est également l'occasion de découvrir le site du collectif Les Mots Sont Importants.

 

unefilledepasteur
Ca n'a rien à voir, mais...

 

Le Serpent à Plumes vient d'éditer Une fille de pasteur (20 euros). Publié en 1935 et inédit en français, c'est l'un des premiers romans de George Orwell.

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Commentaires
F
Non, c'est une république dévoyée, une sorte de coquille vide.
F
Est ce qu'une république du mépris est encore républicaine ? :-)
P
de la difficulté à exprimer dans la clarté une idée sans qu'elle serve un courant de pensée contraire au sien. Anti-clérical convaincu, de longue tradition familiale, j'hésite si je ne connais pas la personne à exprimer mon total rejet des religions: islamisme par rapport aux banlieues, boudhisme par rapport au Tibet, même problème à une époque concernant le catholicisme et l'Irlande, etc... et pourtant qu'est-ce que ça en fume de l'opium du peuple !!!
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