Je ne vomis plus, je pleure...

L'effroi, par Karl Laske

«Se précipiter par cette fenêtre, c’était du suicide. Il n’y a aucun balcon pour s’enfuir. C’est une façade d’immeuble lisse», explique Maryse, membre de RESF. Mercredi 12 septembre, un jeune Tunisien sans papiers a plongé de la fenêtre du quatrième étage du domicile de sa belle-sœur, à Péage-de-Roussillon, petite ville du Nord de l’Isère. Il était accompagné par les deux gendarmes qui l’avaient interpellé pour un contrôle d’identité. Il aurait tenté d’enjamber la fenêtre. Sans réfléchir. Moins d’un mois après la chute d’Ivan, qui avait voulu suivre son père sans papiers fuyant par les balcons à Amiens, ce nouvel incident n’a soulevé que peu d’émotion. Le lendemain, le ministre de l'Identité nationale Brice Hortefeux convoquait même Michel Morin, le préfet de l’Isère, et dix-huit autres préfets pour leur signifier l’insuffisance de leurs résultats en matière d’expulsion.

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Comments

[Flo Py]

@ Pedro : tout pareil ! Sauf que j'ai compris dans le mois qui a suivi la réélection de Chirac qu'on nous avait un peu beaucoup pris pour des cons, sur ce coup-là...

@ Françoise : vous avez entièrement raison. Je suis en colère, mais ça se traduit par une sorte de découragement, parfois. J'ai lu quelque part aujourd'hui (impossible de me souvenir où) que le pouvoir en place avait ouvert les égouts du pétainisme, et qu'il allait vite être débordé (en gros). Et c'est cette perspective qui m'effraie le plus : c'est d'ores et déjà difficile de communiquer avec des gens qui ne sont pas d'accord. Qu'en sera-t-il dans six mois ? Dans cinq ans ?...

Il n'est pas question de se taire ! Mais comment être écouté (je ne parle bien entendu pas de moi, mais de l'opposition, c'est-à-dire de tous ceux et toutes celles qui sont indigné-es, révolté-es par ce qui est en train de se passer en France) ?

Bises à tous !

PS (pour Françoise, encore) : de rien, pour le lien vers votre blog ! Je l'ai découvert très récemment et j'aime beaucoup !

[Pedro]

p..... quand je pense que j'ai même été jusqu'à voter chirac (à cause de l'autre c.. qui ferait mieux de la fermer maintenant) et que je vois ça !!!

[Françoise]

Flo,

Quand trop c'est trop, il faut bien le dire. Ne jamais se lasser même si on a l'impression que cela ne sert à rien.

Et maintenant il y a trop de trop : on nous prépare à je-ne-sais quelle-aide aux États-Unis en cas de guerre "préventive" en Iran.
B. Hortefeux en rajoute chaque jour sur l'immigration.
N. Sarkozy nous ridiculise à l'étranger (sauf aux USA, ce qui n'est pas une référence) et nous prépare des lendemains guillerets en France...

Alors, oui, dire et dénoncer, parce que se taire c'est accepter et être complice.

Une bonne nouvelle : plusieurs députés UMP ne sont pas d'accord avec B. Hortefeux. Quand c'est trop, des consciences se rebiffent, même à droite.

[Flo Py]

Voulez-vous dire qu'une fois que nous ne pourrons plus ni vomir ni pleurer, nous saurons transformer la colère en force motrice et fédératrice ?!?
Je n'y avais pas pensé (c'est trop optimiste pour que l'idée me vienne spontanément, peut-être :-)), mais l'idée me plaît beaucoup...

Bises et merci de votre passage par ici !

[Françoise]

Quand nous n'aurons plus rien à vomir, plus de larmes à pleurer, il y aura encore la colère.

(Merci beaucoup Flo, pour le lien vers Repvblicæ)