"Rebeu" entre dans le Petit Robert ; Alliot-Marie dégaine sa plume
Qu'est-ce qu'ils écrivent, nos ministres, ces temps-ci ! On les savait plumeurs ; on les découvre plumitifs. La rupture promise est bien là : la preuve, ils sont partout !
Ainsi, le mot "rebeu" (beur, en verlan) fait son entrée dans le Petit Robert 2008. Une entrée remarquée par les syndicats de police, puisque la définition du mot est accompagnée d'une citation, extraite d'un roman de Jean-Claude Izzo : " T'es un pauvre petit rebeu qu'un connard de flic fait chier, c'est ça !".
Selon le syndicat Alliance, cette phrase constitue un "outrage fait à la police nationale et aux policiers". Unsa-Police, syndicat majoritaire de la police nationale, juge quant à lui "inadmissible qu'une institution comme la police, qui porte aide et assistance à la société, soit ainsi bafouée", et s'est constitué partie civile pour que la citation soit définitivement retirée du dictionnaire.
La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, s'est pour sa part fendue d'une missive à la directrice générale du Petit Robert, Marianne Durand, samedi dernier, avant même les réactions indignées des organisations syndicales.
On les trouverait presque modestes, dans leurs revendications, ces gens de la police et du ministère : ils auraient pu exiger qu'on brûle tous les exemplaires du livre (dont j'ignore le titre) de Jean-Claude Izzo dont est tirée la phrase scandaleuse. En plus des exemplaires de l'édition 2008 du Petit Robert, naturellement.