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Place Assise Non Numérotée
19 mars 2007

"Nous aurons du pain doré comme les filles..."

camillesakuntalaIl est étrange de constater à quel point un individu qui vous veut ouvertement du mal peut vous rendre au final un grand service. Parce que faire face à la malveillance vous force à vous interroger sur ce qu'il vous importe de préserver. Parce que le seul fait que quelqu'un cherche à vous nuire vous oblige à porter un autre regard sur ce qu'il prétend détruire.

C'est ainsi que je dois à la maîtresse vipérine de mon compagnon la prise de conscience du lien qui continue de nous unir, lui et moi ! Ne nous méprenons pas : je ne suis évidemment pas en train de prétendre qu'il est réjouissant d'être trompée, trahie, etc. ; mais bien de réaliser que cela permet (en fait, c'est même obligatoire !) d'établir un genre d'état des lieux, puis de bilan. Somme toute, on peut faire du positif avec n'importe quoi, grâce à n'importe qui ! Quelqu'un a dit que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort (je ne suis pas fortiche en citation, donc forcément, je ne sais pas du tout qui a pu dire ça). C'est dans la lutte que l'on prend conscience de sa force, qu'on évalue ses ressources, mesure son énergie.

Dans le même registre, une discussion avec un trentenaire de gauche qui perçoit un salaire pour un poste de responsable qualité dans une entreprise dont je tairai le nom (mais on s'en fout, parce que de toutes façons, ça n'a vraiment aucune espèce d'importance), m'a convaincue que, passés vingt-cinq ans, il est relativement rare d'avoir conservé ses idéaux (quand on en a eu un jour, bien entendu !), et (dans la foulée) que rien ne me fera lâcher les miens. C'est vrai que l'entrée dans la vie active occasionne pas mal de désillusions. On s'attendait à... je ne sais quoi, et on se retrouve à faire face aux mêmes rivalités, aux mêmes bouderies, aux mêmes guéguerres de clan-clans qu'à l'école. Bref.

Ce qui est curieux, c'est qu'à partir de là, la majorité des gens oublie leurs rêves de liberté et de fraternité, pour se jouer Les Choses de Perec vingt-quatre heures sur vingt-quatre ! A ce stade, la seule trace qui subsiste de leur conscience politique se mesure à l'acharnement qu'ils mettent à (tenter de) vous convaincre que vous êtes à côté de la plaque, avec vos belles idées et votre perpétuelle révolte, et qu'ils ont raison puisque le système est comme ça, qu'on ne peut pas le changer, qu'on n'a pas le choix, etc.. Bon. Alors, en effet, y a pas le choix : je suis tenue de revendiquer que je suis à côté de la plaque et que je le resterai ! La capacité d'indignation est une force et je veux continuer de mériter mon épithète : "Partenaire du contenu libertaire" ! Et que vienne l'Age d'or !

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