29 mars 2009
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Pour que deux êtres se condamnent il suffit d'un regard. Pour qu'ils se reconnaissent et se palpent, pour qu'ils sachent le mot de passe, qu'ils dialoguent, se taisent, vocifèrent dans la langue sans parole du péché. Pour qu'ils la partagent avec ce lien indissoluble et irrésistible de la culpabilité glorieuse, celle qui provient du puits sans fond du désir, lequel n'est que faim et instinct. Un seul regard. Il n'en faut pas plus. Pour se perdre et aussi - pourquoi ne pas enfin le reconnaître ? - pour se sauver.
Les Violettes sont les fleurs du désir, Ana Clavel
Editions Métailié, 2009
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