Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Place Assise Non Numérotée
17 juillet 2008

Le Mal



Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu ;
Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;

Tandis qu'une folie épouvantable, broie
Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant ;
Pauvres morts ! dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie,
Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !...

Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées
Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or ;
Qui dans le bercement des hosannah s'endort,

Et se réveille, quand des mères, ramassées
Dans l'angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !

Arthur RIMBAUD

[Par un genre d'entrechat ressemblant étrangement à du mélangage de pinceaux, je peux même faire un lien avec le Cercle vicieux de JR, qui commence par "Quelle connerie la guerre...". Et je vais me gêner, tiens !]

Publicité
Commentaires
J
Oui, à propos de commentaires et du temps qui passe et que depuis ce matin je cherche, et le poème de Rimbaud et le temps, parce que je trouvais aussi que c'était important de parler du bonheur, que Prévert dit qu'il faudrait essayer "ne serait-ce que pour donner l'exemple" et que toi qui sais chercher les chansons sur le net, tu retrouveras peut être la musique que Charlebois a mise sur ces beaux vers de Rimbaud.<br /> http://www.frmusique.ru/texts/c/charlebois_robert/sensation.htm<br /> Il est tard, je vais fermer mes yeux.<br /> Bonne nuit
Place Assise Non Numérotée
Publicité
Publicité